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Journée Nationale de la Résistance à Saint-Germain


Mardi 27 mai, Alexis Mayet, Alexia Mambié, Corentin Liogier et Colette Couperier, conseillers municipaux VOTRE SAINT-GERMAIN ont organisé la première commémoration locale de la Journée Nationale de la Résistance.


En présence du porte-drapeau et de dirigeants de l’Association Républicaine des Anciens Combattants, mais aussi de membres du collectif Votre Saint-Germain, les élus citoyens ont souhaité rendre hommage à la Résistance locale, dans le respect des consignes sanitaires avec une limitation du nombre des participants.


Pour cette première, Votre Saint-Germain a voulu saluer particulièrement la mémoire de Suzanne Terret, saint-germanoise, étudiante, résistante communiste morte pour la France, en se réunissant devant l’école communale qui porte son nom. 


Une gerbe a également été déposée sur la tombe de Suzanne Terret au cimetière de Saint-Germain. 


Quelques semaines après la mort d’une héroïne de la Résistance française, Cécile Rol Tanguy, il s’agissait de mettre en avant le rôle des femmes dans le combat contre le fascisme hitlerien et pétainiste. Cela était au cœur de la déclaration prononcée par Alexia Mambié et Colette Couperier. 


La défense des acquis du Conseil National de la Résistance, des droits sociaux et démocratiques, et des services publics a aussi été mise en avant. La mobilisation et l’engagement des soignants pour le droit à la santé n’ont pas été oubliés, comme référence aux combats nécessaires d’aujourd’hui.


L’initiative devrait être renouvelée chaque année en mettant à l’honneur d’autres saint-germanois résistants. Le travail de mémoire autour de cette période historique, qui a fortement marqué la cité cheminote, est un sujet important pour le groupe municipal Votre Saint-Germain qui réfléchit à des projets sur ce thème. 



DECLARATION DES ELUS VOTRE SAINT-GERMAIN

par Colette Couperier et Alexia Mambié


Chers collègues,

Mesdames et messieurs les représentants de l’Association Républicaine des Anciens Combattants,

Monsieur le porte-drapeau,

Chers amis, chers camarades,

Mesdames, Messieurs,

Le 27 mai a été choisi comme Journée de la Résistance en référence à ce jour de 1943 où s’est tenue la 1ère réunion du Conseil National de la Résistance sous la présidence de Jean Moulin.


Entre 50 à 70 millions de personnes sont mortes dans la Seconde Guerre mondiale, ce qui en fait le conflit le plus meurtrier de l’Histoire humaine.


Parce qu'ils sont juifs, tziganes, communistes, syndicalistes, socialistes, résistants, homosexuels ou handicapés, des hommes, des femmes, des enfants font figure de parasites à éliminer pour la bête immonde jamais rassasiée.


En cette journée nous voulons rendre hommage à toutes celles et ceux qui ont combattu et à celles et ceux morts dans la lutte contre le fascisme hitlerien et petainiste.


La Résistance, née du plus profond des peuples, joua un rôle déterminant dans maints pays occupés, des montagnes de la Yougoslavie aux maquis des Bois Noirs et à la Libération du Bourbonnais.


Quelques semaines après la mort, le 8 mai, d’une héroïne de la Résistance : Cécile Rol Tanguy, nous tenons à avoir une pensée particulière pour les femmes résistantes.


La réalité est aussi que derrière chaque homme résistant, dans la société patriarcale de l’époque, il y avait une femme résistante : cachant, hébergeant, soignant...


Dans la Résistance comme dans toute la société, les femmes ont eu à se battre parmi leurs frères d’arme pour imposer leur place : quelques unes deviennent même cheffes, comme Alice Arteil dans l’Allier, à la tête d’un groupe franc, le réseau Alice.


Devant cette école, la mémoire de Suzanne Terret se rappelle à nous.


Héroïne saint-germanoise trop oubliée par la mémoire collective ici, Suzanne dit Annette dans la Résistance, est née au lieu-dit La Cabine, aujourd'hui rue de la Résistance, au sein d’une famille de militants communistes qui s’engagèrent dans la résistance.


Ayant prit contact avec un groupe de résistance étudiante communiste, Suzanne fut à partir du 1er mars 1942 agent de transport de la presse clandestine à Vichy, Cusset, Gannat et Clermont.


En octobre 1942, elle partit à Paris comme secrétaire médicale et étudiante sage-femme. Elle appartenait au mouvement universitaire du mouvement de résistance Front National.


Suzanne Terret fut arrêtée le 28 février 1943 par la police française à Paris, alors qu’elle peignait sur un mur : "Etudiant, résiste à la déportation". Elle refuse, lors de son interrogatoire, de signer une lettre de « fidélité » à Pétain.


Emprisonnée, elle tente de s'évader, elle organise des cours de secourisme et de français pour ses camarades.


Elle tomba malade et mourut d’épuisement le 14 août 1943. Elle avait 22 ans.


Son nom est inscrit parmi les morts pour la France sur le monument aux morts de Saint-Germain.


Cette école maternelle porte son nom depuis la délibération municipale du 13 octobre 1954.


Léonie Terret, sa mère, institutrice à Saint-Germain, révoquée de son poste par le gouvernement de Pétain, fut présidente du comité local de Libération de Saint-Germain.


Nous ne pourrions évidemment pas faire la liste exhaustive des résistantes et des résistants de Saint-Germain. Pour certains, leurs noms figurent au coin de nos rues, comme Louis Saurou, mort en déportation, Désormière ou encore le Colonel Privat. Sans être exhaustifs mais en pensant à toutes et tous, nous pourrions citer Pagès, Charpotier, Chabussière, Bénigot, Bardet, Georges... sans oublier les cheminots qui ont pris une place essentielle dans la Résistance locale.


L’omniprésence de la classe ouvrière dans le combat antifasciste conduira à imposer dans le programme du Conseil National de la Résistance des mesures démocratiques et sociales.


En 1945 naît la Sécurité Sociale, de larges nationalisations ont lieu dans le domaine de l’industrie notamment Renault, du secteur bancaire, des transports (SNCF), des ressources énergétiques (EDF-GDF). La création des Comités d’Entreprise va instaurer des droits nouveaux aux salariés leur permettant entre autre d’accéder aux vacances. Les femmes obtiennent le droit de vote, notre système de retraite par répartition est inventé et le droit à l'éducation et à la culture pour tous est instauré.


Les hommes font leur propre histoire, mais ils ne la font pas arbitrairement, dans les conditions choisies par eux, mais dans des conditions directement données et héritées du passé.


En 2007, Denis Kessler, vice-président du Medef, déclarait : « il est grand temps de réformer... la liste des réformes (à faire) ? C’est simple, prenez 1944 et 1952 sans exception. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945 et de défaire méthodiquement le programme du Conseil National de la Résistance ».


Au moment où le gouvernement tente de mettre à bas les conquis de l’époque, il nous appartient de défendre nos services publics, nos libertés démocratiques et nos droits sociaux et cela s’impose davantage encore avec la crise sanitaire que nous traversons.


Et ce n’est pas qu’un vœu pieux : les soignants qui malgré la pandémie se mobilisent pour le droit à la santé en sont un exemple.


La pandémie que nous continuons d’affronter met au cœur du débat le choix de société dans lequel nous voulons vivre. Elle révèle au grand jour les conséquences du modèle économique actuel sur nos vies ; un modèle dédié à la finance qui a misé sur la course au profit, l’exploitation des êtres humains et des ressources naturelles.


Choisir l’option de la vie et de la dignité, c’est modestement l’engagement que nous pouvons prendre devant nos aînés, tout en poursuivant le travail de mémoire pour ne pas oublier.
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